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Cachez ce réseau que l'on ne saurait voir ?

Communiqué

22/02/2022

Lenn ar pennad e brezhoneg

Le réseau Diwan a pris connaissance du projet de convention spécifique sur la transmission de la langue bretonne qui sera soumis au vote du Conseil régional en fin de semaine.

Nous pouvons souligner des avancées dans les moyens alloués pour la transmission, la préservation et l’usage du patrimoine breton.

Cependant, le conseil d’administration du réseau Diwan, réuni ce samedi 19 février à Carhaix, est dubitatif sur les parties concernant notre réseau. De nombreux points sont renvoyés dans une convention spécifique Etat-Région-Diwan, conformément au contrat d’action publique pour la Bretagne signé le 8 février 2019, mais qui n’avait jamais abouti jusqu’alors. A l'instar des poupées russes, le sort de Diwan est renvoyé dans des documents imbriqués les uns dans les autres.

Nous avons le sentiment de toujours être mis de côté. Diwan a une expérience reconnue depuis plus de 40 ans et souhaite être traité avec normalité et que l’on réponde à ses besoins afin de poursuivre son travail de transmission de la langue bretonne. Les larges rassemblements de l’année dernière en témoignent. Nos revendications sont simples, opérationnelles et légitimes mais font encore face à un dogmatisme de l’Etat.

La récente loi Gatel a complexifié l'ouverture de nouveaux établissements. Ainsi, pour ouvrir une nouvelle école, le réseau Diwan doit trouver des directrices ou directeurs, contractuels, qui doivent justifier de 5 ans d’expérience de direction. Autant dire un mouton à 5 pattes. Le cadre de cette loi n’est pas adapté à nos établissements, connus et reconnus depuis longtemps, qui travaillent quotidiennement avec les différentes collectivités ainsi que les services de l'État.

En réponse à cette situation, nous demandons à pouvoir ouvrir de nouveaux établissements sous forme d'annexe, à l’instar de ce qui est mis en œuvre sur d’autres territoires, comme le Pays Basque et la Catalogne nord. Nous pouvons nous interroger sur cette rupture d'égalité et sur le fait que nos élus locaux et nationaux de Bretagne, certains présents au plus haut sommet de l'État, n'aient pas réussi à peser pour obtenir cette demande mesurée et légitime.

Concernant la Dotation Globale Horaire dans les lycées, l’application de la circulaire Castex indiquant l’attribution de 3h de breton par division au collège et au lycée n’est pas effective, à ce jour, dans nos lycées pour la rentrée 2022. Diwan est une filière d'excellence pour la préservation et la transmission de la langue bretonne. Comment continuer à porter cet objectif, si les lycéens n’ont plus la garantie d’un nombre d’heures suffisant d’enseignement du breton tout au long de leur scolarité ?

Pour finir, nous nous interrogeons sur l’ajout dans la convention d’une mention sur la nécessité d’inscrire dans les contrats d’association de nos établissements l’utilisation de la méthode immersive. En plus d’y retrouver un des leviers de “remise au pas” du rapport Bernabé-Dubourg Lavroff, ce point peut créer une fragilité juridique indéniable. La Région Bretagne laissera-t-elle l’État et sa machine administrative, dont nous avons pu apprécier toute la bienveillance au printemps dernier, nous replonger dans une situation de danger juridique ?

À la veille du vote de la convention, nous demandons que le Président de la Région puisse expliquer à l’assemblée pourquoi ces avancées n’ont pu être obtenues et s’engage sur le calendrier de mise en œuvre de la convention spécifique Diwan-Région-État.

Nous demandons également aux élus nationaux de tous bords, qui préparent leur campagne, de clarifier leur positionnement par rapport aux décisions de l’État.

Mots clefs associés : lutte    convention état région   

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