Les clefs pour accompagner la scolarité des enfants
Les parents d’élèves doivent-ils nécessairement parler breton ?
Ce n’est pas indispensable. Bien entendu, c’est toujours un avantage quand les parents ou les grands-parents savent le breton, mais de nos jours, ce n’est plus le cas dans la majorité des familles, hélas ! On estime que seulement 20 à 30% des familles de Diwan comptent au moins un·e bretonnant·e adulte.
Le plus important, pour l’enfant, c’est la motivation et l’encouragement que vous saurez lui apporter en expliquant votre choix de projet éducatif. Soyez fier de ce que fait votre enfant, montrez-lui que ses progrès vous font plaisir. Les enseignants et les autres parents sont aussi présents pour vous apporter aide et conseil.
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Nous ne savons pas le breton, pourrons-nous assurer le suivi scolaire ?
Votre enfant, lui, le comprend et peut vous restituer son travail dans votre langue. A la maison, si vous voulez vous assurer de la compréhension d’une leçon d’école, vous pouvez tout simplement reformuler en français ce que votre enfant a retenu et éventuellement, lui apporter votre aide en français. Il saura aussi transposer en breton les explications que vous lui donnez en français (ou dans une autre langue familiale).
Dans une telle situation, l’enfant a une expertise sur quelque chose que ses parents ne maîtrisent pas. C’est peut-être déstabilisant, mais dans le fond, il est bon pour l’enfant d’avoir des choses à apprendre à ses parents !
Finalement, l’essentiel est l’apprentissage (en mathématiques, en histoire, en sciences…), le transfert d’une langue à l’autre se fera automatiquement, à l’école ou ailleurs. Comme le fait d’apprendre, ce tranfert a toujours quelque chose de magique.
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Si mon enfant ne raconte pas sa journée à l’école, s’il refuse de traduire des petites choses quand on le lui demande, ou s'il refuse de parler avec ses grands-parents, est-ce normal ?
Ce sont des attitudes compréhensibles. Ne vous attendez pas à ce que votre enfant vous raconte tous les jours ce qu'il a fait. Pour lui l'école est une routine et il peut préférer changer de sujet quand il rentre à la maison.
Pour un enfant, traduire n’a pas de sens. L’enfant n’utilise pas le langage pour montrer ce qu’il sait faire ou comment il parle. Il l’utilise pour établir une relation, pour dire quelque chose qui lui paraît importante, qui lui tient à cœur ou pour donner une information. Si la langue habituellement utilisée avec son entourage est le français, pour quelles raisons doit-il soudain s’exprimer en breton ? D’autre part, aucun de nous n’aime se sentir jugé ou évalué : il est donc normal qu’un enfant rejette une situation qu’il peut ressentir comme une intention d’évaluation de la part de l’adulte.
A l’école ou au collège, le contexte est différent car à cet endroit et avec les personnes présentes, le breton est la langue de vie habituelle.
Rappelez-vous que le succès de votre enfant dépend en grande partie des efforts et du soutien mutuel de chacune des parties impliquées. Si vous vous posez des questions ou si avez des doutes, parlez-en à l'instituteur·rice, plutôt qu'à votre enfant qui a besoin de sentir que vous avez confiance dans l'école que vous avez choisie pour lui.
J’ai lu l’article jusqu’au bout, et j’en suis presque convaincu·e : moi aussi, je vais apprendre le breton !
Fiskal jabadao ! C’est vrai que ce n’est pas indispensable de savoir le breton quand on choisit une filière bilingue ou Diwan, mais c’est drôlement mieux de s’y mettre ! Les enfants sont plus motivés, ça sera aussi un enrichissement pour vous, vous pourrez discuter avec eux de ce que vous apprenez les uns et les autres.
Maintenant, par où commencer ? Mettre du breton dans votre maison, c’est déjà sur les rails. Cours du soir, formation intensive, programme de stages réguliers (formule Pevar lamm) ou cours par correspondance ? Pour vous faire votre choix, contactez DAO (Deskiñ d’an oadourien, la fédération des structures d’apprentissage pour adultes) au 02 98 99 94 24.