Audition de Diwan par la mission Castex : de l'intérêt, des interrogations et des inquiétudes
24/06/2021
Nous avons pu constater une volonté de sécurisation à court et moyen termes des filières mais les marges de manoeuvre semblent assez réduites.
Nous sommes très surpris.e.s que le ministre de l’éducation nationale, dans un souci de transparence, n'ait pas fourni les informations nécessaires à une analyse objective de notre modèle. Les députés n’ont pas eu accès aux rapports des inspecteurs généraux, dont le dernier en date est celui de Monsieur Bernabé en 2019, et n’ont pas eu accès aux données statistiques et sociales de nos établissements. Ceci montre le parti pris du ministre de l’éducation nationale qui devait être en appui de la mission organisée par le premier ministre.
Nous attendions un peu d'apaisement mais malheureusement, les signes ne sont pas là !
- Pas de contractualisation de notre école de Saint Herblain : malgré plusieurs relances de notre part, les courriers des élu.e.s et une manifestation, le ministère ne semble pas vouloir donner suite à notre demande.
- Problème de versement des forfaits scolaires : suite à la décision du conseil constitutionnel, des écoles ont reçu des réponses de certaines mairies qui refusent le versement en utilisant cet argument. De plus, des préfectures ne mettent pas en oeuvre les arbitrages nécessaires compte tenu du contexte. Cet immobilisme génère, pour certaines écoles, une souffrance financière qui témoigne des effets immédiats de cette décision.
- Projet de programme pour l’école maternelle : au terme langage est substitué le terme de “langue”, ce choix correspond à la volonté de renforcer uniquement la connaissance du français. Il est à noter que l’un des inspirateurs de cette modification est Alain Bentolila, celui-là même qui déclarait dans le JDD “les langues régionales à l’école, un combat inutile et douteux".
A ce stade, seule une révision constitutionnelle permettrait de sécuriser l’immersion au sein des écoles associatives sous contrat !
Par ailleurs, nous avons échangé avec les députés de la mission Castex sur les propos du premier ministre lors des questions au gouvernement concernant la possibilité qui serait donnée aux collectivités d’accorder des subventions d’investissement. Ces propos font notamment écho aux problèmes récurrents des locaux pour nos réseaux associatifs immersifs.
Cela ouvre-t-il la voie à une réflexion vers plus de liberté et de décentralisation sur l'enseignement des langues régionales et les moyens alloués ? Le projet de loi dit 4D pourrait-il être une opportunité pour avancer sur le sujet ?
Compte-tenu du contexte et à l'heure des derniers choix, nous souhaitons obtenir des éclaircissements de la part des candidat.e.s aux élections régionales et départementales :
- Les futur.e.s élu.e.s soutiendront-ils la demande de révision de la constitution pour sécuriser l’enseignement des langues régionales, la liberté pédagogique et l’usage des signes diacritiques ?
- Si nécessaire, les futur.e.s élu.e.s demanderont-ils d’exercer cette compétence en mobilisant les moyens suffisants pour préserver et développer l’enseignement par immersion ?