Rencontre avec Jean Castex : aucun compromis sur l’immersion
Rencontre avec Jean Castex : Aucun compromis sur l’immersion
15/09/2021
Bien que nous pensions être reçus en présentiel compte tenu de l'ampleur des enjeux du dossier, nous écouterons, à ce stade, les propositions de sécurisation du gouvernement. Il est clair toutefois que nous n’accepterons aucun compromis sur la méthode par immersion telle que pratiquée depuis plus de 40 ans à Diwan et qui a démontré son efficacité pour permettre aux enfants de devenir bilingues en breton et en français.
Conséquente à la décision du Constitutionnel du 21 mai, la remise du rapport des deux députés Christophe Euzet et Yannick Kerlogot, le 21 juillet, au cœur de l’été, montre bien que les marges de manœuvre sont très minces et fragiles d’un point de vue juridique. Le débat sur la révision de la Constitution devra être mené à court ou moyen terme : la République a le devoir de reconnaître pleinement les langues de ses régions, leur usage et les méthodes efficaces de transmission pour les préserver.
Au-delà du rendez-vous du 15 septembre, se sont bien les attaques du Ministre de l’Education nationale qu’il faut contenir. Le rapport interne de l'Education nationale, mené par les inspecteurs généraux Yves Bernabé et Sonia Dubourg-Lavroff en 2019 et porté à notre connaissance à la fin de l’été, est en ce sens très alarmant. Après une première partie qui dresse l'efficacité et l'intérêt de la méthode par immersion au sein de Diwan, la seconde propose un mode d’emploi pour nous imposer la parité horaire, annihiler la méthode par immersion et bloquer la contractualisation de nos écoles, comme celle de Saint-Herblain, ainsi que toute nouvelle convention avec l’Etat. Pourtant, ce rapport devait également proposer des pistes de sécurisation pour Diwan et l'immersion. Au-delà de la trahison du pacte de confiance, ce rapport dévoile finalement les intentions profondes des cadres de l’Education nationale et de son ministre.
En dépit de ce rapport administratif, il faut bien sûr noter le vote démocratique sans ambiguïté au Sénat et de l’Assemblée de la loi Molac qui a reconnu la méthode par immersion. Le blocage constitutionnel ne peut aller indéfiniment contre l'évolution sociétale et le vote des élus de la République. C’est pourquoi il sera nécessaire de faire évoluer la Constitution en ce sens.
Dans l’attente de cette révision constitutionnelle, nous attendons que le gouvernement et le chef de l’Etat tiennent compte de cette incohérence démocratique et s’assurent qu’aucun droit ni moyen ne nous soient enlevés.
La stupeur et l'indignation des bénévoles, des militants et des salariés sont légitimes. Nous encourageons les salariés à prendre part à l'initiative intersyndicale des travailleurs et travailleuses de la langue bretonne le mardi 21 septembre et tous nos militants, parents et salariés à rejoindre la manifestation de Carhaix le mercredi 22 septembre devant le château de Kerampuilh à 16h. De plus, les établissements scolaires proposeront la journée d'immersion au sein de nos écoles le lundi 20 septembre, pour inviter les parents à participer pleinement au projet pédagogique et expliquer plus en détails les réalités et l’efficacité de cette méthode.