Une rentrée 2024 contrastée, marquée par une situation financière critique

En cette rentrée 2024, le réseau Diwan a plusieurs raisons de se réjouir : nouvel internat pour le Skolaj Jakez Riou à Quimper, ouverture de la filière AEPA au lycée de Carhaix, projets d'ouverture de nouveaux établissements (Orvez, an Henbont, Landreger, skolaj 35 et adskolaj Plijidi), arrivée d'une infirmière scolaire aux lycées de Carhaix et Vannes...

Malgré ces motifs de satisfaction, le réseau Diwan, acteur incontournable de l’enseignement en langue bretonne par immersion, se trouve aujourd’hui confronté à une situation financière extrêmement préoccupante. En l’absence de solutions rapides, Diwan pourrait être en défaut de trésorerie dès fin octobre.

Les difficultés financières actuelles résultent de deux facteurs principaux. Premièrement, bien que les ressources du réseau soient restées stables ces dernières années, les dépenses ont augmenté en raison de l’inflation et des revalorisations légales des salaires, créant ainsi un déséquilibre financier. Deuxièmement, certains établissements du secondaire ont été fortement impactés par la réforme du lycée portée par M. Jean-Michel Blanquer, par l’inflation, et par des situations bâtimentaires précaires. Cette conjonction d’éléments a rendu ces établissements incapables de couvrir l’intégralité des coûts associés au personnel d’animation et administratif.

Compte tenu de ces difficultés, le bilan financier du réseau pour l'exercice 2023 était de - 285 903 euros.   Le fonds de roulement n’était alors plus que de quelques jours.

En décembre, lors du vote de son budget 2024, le réseau avait alerté sur la difficulté de l'équilibrer au vu de l'augmentation des dépenses et en intégrant comme hypothèses les difficultés de certains établissements. Le réseau avait alors positionné un niveau de subvention prévisionnel de  3 085 000 euros, en considérant l’inflation, pour lequel il a obtenu des engagements en 2024 pour 2 828 000 euros, en augmentation de 47 000 euros par rapport à 2023, mais avec un manque budgétaire de 257 000 euros.

Pour rappel, le niveau de soutien des partenaires publics était de 50,7 % en 2019. Actuellement, il est de 45,9 % sur un budget de 6,2 M d’euros.

En outre, les collectivités de Loire-Atlantique, où plus de 40 % des élèves des filières bilingues en breton du département sont scolarisés, ne soutiennent pas financièrement le réseau Diwan, contrairement aux collectivités de Bretagne administrative. Le rectorat de Nantes, quant à lui, n’alloue pas suffisamment de moyens, obligeant le réseau à recruter des enseignants sur ses fonds propres. Cette situation n’est plus tenable et il est crucial que la Loire-Atlantique prenne ses responsabilités pour assurer la préservation et la promotion de la langue bretonne.

Conscient de l’urgence, Diwan a déjà entrepris un travail en profondeur depuis plusieurs mois avec les établissements concernés pour rétablir l’équilibre financier. Toutefois, les effets de ces mesures ne seront pleinement visibles que dans le courant de l’année scolaire. Afin de surmonter cette crise imminente, le réseau fait appel à la générosité de ses donatrices et donateurs et de toutes les personnes engagées dans la défense de la langue bretonne ainsi que des établissements et de leurs comités de soutien. Néanmoins, ces efforts ne suffiront pas sans un soutien accru des collectivités territoriales et de l’Etat.

A ce jour, le besoin de trésorerie est estimé à 500 000 euros pour finir l'exercice 2024 tout en soutenant les établissements en difficulté et débuter l’exercice 2025 de manière sereine.

Au-delà de l’urgence de la situation, celle-ci témoigne une fois de plus que le cadre légal actuel ne permet pas le développement serein et pérenne de la langue bretonne par l’école. Des évolutions législatives pour sécuriser la transmission de la langue bretonne et, singulièrement, le modèle associatif des réseaux dispensant un enseignement en langue régionale par immersion, comme Diwan, reste indispensable.

Le réseau Diwan appelle donc aujourd’hui à la solidarité de toutes et tous pour permettre la continuité de sa mission essentielle : l’enseignement en langue bretonne, garant de la transmission et de la vitalité de notre langue.

Possibilité d'effectuer des dons en ligne : https://www.diwan.bzh/fr/mon-don

Pour les entreprises, possibilité de verser la taxe d’apprentissage : https://www.diwan.bzh/fr/versons-la-taxe-dapprentissage-a-kelenn

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